Ne pas laisser aller ses cicatrices

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Quand nous avons une blessure ou une déchirure tissulaire (la peau, les muscles, les tendons, les ligaments, etc.), un processus de guérison se met en marche de façon à produire de nouvelles cellules tissulaires pour colmater la blessure; c’est ce qu’on appelle une cicatrice. Lorsque cette cicatrice guérit, la fabrication de nouveaux tissus crée souvent des adhérences. Les adhérences sont des tissus fibreux confectionnés par le corps pour aider le processus de guérison. Ils agissent comme une toile d’araignée, c’est-à-dire que le tissu fibreux s’accroche à toutes les surfaces avoisinantes afin de maintenir un environnement stable pour la production des nouveaux tissus de remplacement. Avec le temps, quand la cicatrice est guérie, les tissus fibreux restent et s’amplifient. Si la cicatrice n’est pas travaillée, il y aura des répercussions à moyen et à long terme, surtout au niveau de l’abdomen qui partage les mêmes fascias que les différents organes, muscles et le squelette osseux à proximité.

Cela parait compliqué, mais je vous explique. Prenons l’exemple d’un muscle qui s’est raccourci avec les années et qui diminue votre amplitude dans le mouvement d’élévation. Lorsque vous utilisez votre épaule dans une activité qui sollicite ce mouvement en particulier, vous risquez de développer une tendinite ou un claquage musculaire, puisque le muscle raccourci est étiré soudainement et dépasse sa capacité d’étirement. C’est le même principe avec la cicatrice. Puisque le système interne bouge sans cesse, soit par la respiration, la circulation sanguine ou les mouvements musculaires, un tiraillement se produit entre le point fixe de la cicatrice et les mouvements articulaires ou systémiques. C’est comme si quelqu’un exerçait une traction au bout d’une corde, il y a forcément une répercussion à l’autre bout de la corde.

 

Il existe plusieurs types de cicatrices, certaines plus gênantes que d’autres autant esthétiquement que pour la création de douleurs articulaires ou autres.

Il y a la cicatrice atrophique, elle se creuse légèrement dans la peau et a une apparence de petit trou circulaire souvent causé par l’acné sévère et la varicelle.

La cicatrice hypertrophique est tout à fait le contraire, elle prend donc une apparence de boursoufflure rougeâtre et ne s’étend pas au-delà de la blessure. La cicatrice s’épaissit et peut démanger. Par contre, elle peut s’estomper après quelques années. Elle peut être provoquée par l’apparition d’un corps étranger lors du processus de guérison ou en cas de brûlures.

La cicatrice chéloïde s’apparente à l’hypertrophique, elle entraîne une excroissance des cellules de la peau sauf que dans son cas, elle prend de l’expansion et va au-delà du tissu lésé. Elle ne s’estompe pas avec les années, mais une chirurgie mineure peut arranger le tout.

 

Quand je parle de travailler une cicatrice, il s’agit d’effectuer un travail manuel lorsque la plaie est refermée. C’est fort simple, il suffit de pincer la cicatrice entre vos doigts et d’y aller en profondeur jusqu’à ce que vous ressentiez une résistance. Conservez la pression et faites un roulement sous vos doigts en les déplaçant vers le haut. Faites la même chose de l’autre côté et dans tous les sens possibles. Après quelques minutes, les adhérences devraient être plus souples. Après quelques séances, les adhérences devraient avoir disparu en grande partie et la limitation tissulaire et articulaire devrait être revenue à la normale. À noter qu’il est très important de pratiquer cette technique, surtout après une opération.

 

Si vous n’êtes pas certains d’avoir la bonne technique, demandez à votre thérapeute de prendre quelques minutes de votre traitement pour travailler votre cicatrice et vous enseigner à le faire en même temps.

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